RESERVE DE TEXTES

 

O MA DOUCEUR! O MA DOULEUR!

 

Gine

 

Demeure en moi, Présence ultime

Qui me traverse dans le soir; -

Il n'est de Cime sans l'Abîme

De ce qu'on aime sans le voir!

 

-

 

Si proche et pourtant si lointaine!

O ma Douceur! O ma Douleur!

Est-il encor de force humaine

Dans les Abîmes du Malheur!

 

-

 

La tempête dehors fait rage;

Il n'est plus d'astre en ma raison; -

Que les tumultes de l'orage

Et les cris fous de la saison!

 

-

 

Un soir d'orage et de démence

Traverse l'ombre de mes pas; -

Et je m'en viens vers la Présence

De ce Corps que je ne vois pas!

 

-

 

Ton Corps si proche sans me voir!...

Comme un Abîme dans le noir

Hurle à la Mort son Désespoir, -

Mon Ame folle dans le soir!

 

Les Gardes

Le 4-10-2003

à 17heures

 

 


 

 

LA CAVALE...

 

La cavale insensible

Au vent des étalons

Met la mort terrible

A ses talons 

 


 

LES PETITS ENFANTS DU SOMMEIL...

 

A

Jean-François Decelle.

In memoriam.

 

 

Les petits enfants du sommeil,

Qui dormez dans vos beaux lits blancs

Et dans vos draps si longs, si blancs,

Qui vous tombent jusqu'aux orteils, -

 

O petits êtres non sanglants!

 

Les petits enfants de la Mort,

Qui vous en allez, les pieds nus

Et les mains, comme vous êtes venus, -

O petits anges de la Mort,

 

Qui regardez par-dessus bord!

 

Les petits enfants du Bon Dieu,

Plus près de Lui que nous ne sommes,

Qui délaissez les pauvres hommes

Pour le miracle du Bon Dieu, -

 

Comme si vous faisiez un somme!

 

Nos petits enfants de la terre;

La semence de nos matins;

La survivance de nos mains;

Nos petits enfants de la terre,

 

Qui partagiez notre misère,

 Ne partez, - tant le coeur nous serre!

 

 


 

A

ANDRE CHOURAQUI

 

Si la gloire s'installe au centre de l'instant

Qui s'éprend de ton coeur quand le soleil domine,

C'est que peut-être bien le ciel qui t'illumine

Et brûle dans ton sang d'une chaleur divine,

Comme un feu qui déjà tout le désert calcine,

Secrètement par toi dans le soir pur s'étend!

 

 


 
LE CORBEAU BLANC

 

D'un noir inconcevable pire,

Coupe l'espace, le corbeau ;

Un corbeau noir comme un tombeau

De corps beau blanc , - si l'on peut dire !

 


 

 

(LES ARBRES DÉPOUILLÉS...) ??

 

Les arbres dépouillés sont comme des squelettes

En attente au printemps de toutes les tempêtes

De lumière féconde et de jaillissement

De sève intérieure inépuisablement !

 

 


(MARCHE...)??

 

Marche au-devant de la lumière :

Ne laisse pas la mort en toi

Fleurir comme une fleur de pierre

Dont les pétales auraient froid !

 

 

 

 Où t'en vas-tu,...

 

Où t'en vas-tu, dormante forme de la nuit,

Divagante durée en cet espace clos

Où ne résiste pas même la soif des mots?

Quel soleil moribond dans ce silence bruit?

Se lèvera-t-il pas quelque puissante aurore

Une tendresse aveugle en mon coeur luit encore

De l'abîme sans fond où bat mon coeur tout bas

Dans le jour qui se meurt de vivre entre mes bras!

(ordre des 3 derniers vers et corrections???)

 


 

Tout bascule...

 

Tout bascule dans l'indicible:

L'astre, les mots, les soifs aussi(:)

D'une manière irrésistible

Jusqu'aux limites du possible;(?????)

Et tout, il me semble, est bien ainsi!

 


Que peut faire d'autre...

 

Que peut faire d'autre mon âme,

(Que) (Ah!) survivre à mon désarroi, -

Dans la forêt dont il est roi,

Quand le grand cerf d'Automne brame,

Qu'il n'est dans l'univers que drame

Et que l'ombre s'amasse en moi!

 


 

 

 Mer Morte (1)

 

Serpent de la Mer Morte, -

Que le vent du désert t'emporte

Au-delà du silence clos

Où s'engloutissent les sanglots!...


 

Mer Morte (2)

 

Serpent vivant de la Mer Morte,

Toi qui sans cesse nous étreins, -

Que le vent de Mort t'emporte

Au sein d'une Clarté si forte

Que, sans souci d'aucune sorte,

Où meurt des ombres la cohorte,

Elle te brisera les reins!

 


 

 J'adore la saison...

 

J'adore la saison des nids désepérés,

Quand l'Automne fulgure au coeur des arbres verts -

Pour les précipiter dans les soleils déserts

De ces XXXX des devenirs sacrés

Qui les rendent bientôt d'ombres et d'or couverts!

 


 

Crapaud

 

Crapaud, mon Ami,

T'en viens-tu, Crapaud,

Chercher le plus beau

Des hommes ici, (- )

Pour pouvoir ainsi

Trouver le repos?

 

 

 


Ni roi, ni mage...

 

Ni roi, ni mage,

En cet exil

Cherchant ombrage,

Dis-moi, Mirage,

Où l'homme est-il?

 


 

Ni tôt ni tard...

 

Ni tôt ni tard,

Et jamais laide,

- Puisque rempart

Lui vient en aide

Et qu'un ciel plaide

Pour sa part:

Telle, Tolède,

A ton regard!

 

 


 

Ah! que ne puis-je...

 

Ah! que ne puis-je Elisabeth,

Comme en ciel de chiffre sept

Où les êtres seraient parfaits,

Toutes les heures que Dieu fait,

Empli d'un pays calme, au frais,

M'en aller vivre en Vivarais!

 

 


 

Belle factrice...

 

Belle factrice ou bien facteur,

Que tu sois blond ou brune, daigne

De ton pas vif toujours vainqueur -

Mais d'une course encore accrue,

Porter ce pli chez Monsieur CHAIGNE,

Quatre, Gartancière Rue.

 

 

 

 

 

Cette femme...

 

Cette femme soufflait dans ses doigts; le vent rude

Aiguisait les sourcils broussailleux de son front;

Elle allait, triste et sale, en sa robe un peu prude;

Des gamis lui lançaient des pierres; un affront

Rouge comme le sang de la vieille Habitude

S'imprima sur sa face en un stigmate (ou ?) rond;

Je pâlis de colère et j'eus le geste prompt,

Car elle était aveugle et s'appelait: Gertrude!

 

 

 

 

A

notre

très chère Cousine

GERMAINE du CLAIR MARAIS

 

Votre bonté fut si profonde

Et le sourire de vos yeux

Ouverts sur le malheur du monde

Fut si limpide sous les cieux,

Que maintenant que la lumière

Emplit votre âme tout entière

De sa réalité plénière,

Loin des souffrances désormais

De notre terre coutumière,

Faites pour nous une prière

Simple, selon votre manière,

Au Dieu de toute soif dernière,

Germaine enfin du CLAIR MARAIS!

 

 


 

 

SIROCO

 

Quand le siroco blanc passe sur les bouleaux;

Le désert qui m'habite est sobre comme l'eau;

La lune en mon âme est ce Pierrot falot

Qui s'efface au doux vent léger de mes sanglots...

 

SIROCO

 

Le grand Siroco blanc passe sur les bouleaux;

Le désert qui m'habite est sombre comme l'eau;

Et la lune en mon âme est un Pierrot falot

Qui s'efface au doux vent léger de mes sanglots...

 

 

 

VANNEAU

 

Ne va pas chasser le vanneau;

Tellement cette bête est belle;

Cette bête, - plus qu'un oiseau, -

Avec le bleu-noir de son aile

Et son ventre blanc comme en Celle

Dont se mire au Soleil la peau!

 

 

 

TASSE DE TCHAÉ

 A Madame le Docteur Catherine Decelle

 

Ce parfum de jasmin qui hante la mémoire, -

Lorsque notre âme vient subtilement d'y boire!

(Lundi 20-10-003, 8 heures)

 


 

Sur

un

admirable

"Elixir"

de

Feu!

 

Est-il autre liqueur divine

En un si merveilleux décor,

Et plus subtile en l'âme fine,

Que celle même de l'"Epine"

Et de son pur miracle d'or!

 


 

(Au vent léger ...)

 

Au vent léger dans la futaie,

Brûle mon âme de s'éprendre

Du dernier feu qui vient descendre

Sur mes deux yeux, couleur de cendre,

Comme, d'un soleil d'or, la taie!

 


 

(A la fin...)

 

A la fin d'un terrestre et long chemin de croix

S'en aller pour toujours en ce désert sans voix

Où mon âme s'en vint se perdre mille fois!

(22-5-2004, nuit,V)