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LA ROSE
ILLUSTRATION de MARIE
À
l'âme
des
Fleurs
dans
l'Univers !
Rose
D'Amour,
Chose
D'un jour,
Frêle,
Etends
L'aile
Aux vents ;-
Brise
Ton cur
D'or
A la brise !
Âme, par l'Âme, reconnue,
Ta Flamme, - ô Rose,- dans la nue,-
Comme un flot de Lumière nue !
LES ROSES MEURENT DANS TES BRAS
Les Roses meurent dans tes bras ;
Les Roses meurent à brassées :
A l'odeur tu reconnaîtras
Toutes leurs âmes embrassées !
Belles Roses des soirs défunts,
Lorsque le Songe vous visite
Et dans votre Âme ressuscite
La seule Nuit qui précipite
Le cur des Astres dans sa fuite,-
Vous survivez de vos parfums !
CETTE ROSE
Pour Gine.
Cette Rose, comme un regard
De pur silence, qu'elle pose
Sur ton attente, quelque part
Au fond de ta chère Âme, n'ose
Te révéler sa flamme, à cause
De son irrémédiable dard !
N'écoute pas toutes ces gloses
Qui ternissent l'âme des choses
Dans la tendresse du matin ;-
Il n'est d'inexprimable Rose,
Au grand Soleil des jours éclose,
Qui ne puisse en ton cur, sans cause
Et par pure métamorphose,-
Devenir Songe d'or soudain !
Que vous dira la Rose tendre
En son inaltérable Amour,
Sinon que l'on ne peut surprendre
Semblable ardeur, en nul séjour,
De l'Ombre obscure à nous défendre,
Comme on voit le Soleil descendre
Sur les rivages d'alentour,
A celle-là que, sans détour,
D'une douceur à s'y méprendre,
Est venu pour toujours répandre,
En votre propre cur, le Jour !
Moins vive Épine, sur ta tige,
Que Celle dont mon Cur s'afflige !
Ah ! loin des Astres de la Mer !
Cette Rose, dans le ciel clair
Et toute dans le vent légère ;
Comme un parfum de l'éphémère
Ou comme un feu dans le désert ;-
Que l'on appelle « Douce-Amère » !
O Mer inévitable où le désert s'émeut
De voir l'Ombre monter d'un tel Soleil de feu
Qu'il m'envahit, parmi la Rose inexprimable,
Comme un Château que l'on dirait, dans l'air, de sable !
La Rose, au vent léger, dans l'or, qui la vint voir :
« Demain, tu me perdras, sans t'en apercevoir. »
Des roses, sur un mur brûlé par le soleil,
Respirent l'altitude, en elles, du sommeil ;-
Lorsque l'ombre s'égare en la splendeur des choses
Et qu'elles ne sont plus, les roses, que des Roses !
Comme ils allaient, parmi les ruines et les Roses,-
Des Roses, ils voyaient l'or des métamorphoses !
SONGE Á LA FIN D'UN JOUR
Pour Gine.
Songe, à la fin d'un jour saignant comme un beau fruit,
Chère Amour, à genoux dans l'ombre coutumière,
Mais l'âme tout entière offerte à la lumière,
A respirer encore, en sa splendeur dernière,
Le visage empourpré des Roses de la Nuit !
Pour Gine.
Telle la Rose sur le sable
Et qu'effleure en secret le vent ;-
Ton Âme, en moi, reconnaissable,
En sa Soif indéfinissable
Et son Mystère,- comme avant !
Et le Temps, égaré sur des lèvres de Roses,
S'apprête à respirer l'air des Métamorphoses !
Qui suis-je ? La Rose.
Où vais-je ? Ne sait
Le vent, et pour cause !
Moi,- si l'on savait !-
Où mon pied se pose,
Je m'élève, chose,
Vers Dieu,- le Parfait !