Distiques inédits
Je rêve d'un désert où passent des colombes
Fuyant l'épouvantable alignement des tombes!
Et la mort t'apparaît tremblante comme un songe
A mesure que l'âme en le temps pur se plonge!...
Traversés par le feu d'un si terrible hiver,
Vers quelle Source aller boire dans le Désert?
Ton rythme souverain sous la clarté lunaire
Déserte le rivage où se meurent les eaux...
Comme un ardent buisson d'automnale clarté,
Le coeur se prend à vivre au rythme de l'été. -
Ah! que surgisse en nous ce feu qui transfigure
Tout le désir de l'âme en lucidité pure!
Reviens vers moi, Beauté profonde qui m'abreuve
De la pérennité de toute chose neuve!
Nous voguons sur l'abîme avec les yeux errants
De ceux dont les regards sont d'astres dévorant!...
Feuillage vert sur un ciel bleu de roi:
Vitrail vivant dans le petit vent froid!
Et la mort m'apparaît tremblante comme un songe -
A mesure que l'âme en le temps pur se plonge!...
Traversés par le feu d'un si terrible hiver,
Vers quelle Source aller boire dans le Désert?
Quel rythme souverain, sous la clarté lunaire,
Déserte le rivage où se meurent les eaux?...
Fleur nouvelle qui me regarde:
La résurrection des âmes tarde!...
Recule au fond, Soleil, de cet horizon fou
Qui nous pénètre d'ombre l'âme jusqu'au bout!
Qu'importe le soleil qui brille sur ton front
Si d'un mal te transperce, en l'âme, l'éclair prompt!
Je m'en vais vers la mort invincible et fidèle,
Comme si ne pouvait mon coeur se passer d'elle...
Arracher à la mort des lambeaux de lumière
Qui puissent rayonner sur la planète entière!...
Parmi l'ombre parfaite où le regard vient boire,
Ruisselle le flot pur d'une éternelle gloire!
Tout ce qui me disperse et m'entraîne à me perdre,
Foule aux pieds le flot vif qui draîne le sang nu...
Respire, le Soleil, comme la perle noire
Du songe des jours fous qui hantent ma mémoire...
Et la mer est pareille - et tout ce qui l'entoure -
Au désert de la mort sur terre en chasse à courre!...
La tristesse nourrit le sang de nos mémoires
De toute folle Mort au sein de nos Victoires!
O destin trop humain pour n'être pas promis
A la gloire de tous les devenirs permis!...
Les étoiles du jour meurent avant la nuit
Pour ne pas s'égarer au fil du temps qui fuit...
La clarté d'ombre en moi dérive
Comme une eau morte sur sa rive...
Regarde le regard qui te regarde voir
Quelle tristesse va se perdre en ton miroir!
J'accuse l'Insolence et son mortel pouvoir
De Briser le Visage au centre du Miroir!
Tristesse d'âme exsangue et libre de paroles
Et qui sème le vent au Vent des Paraboles!
Pourquoi toujours trembler devant le gouffre amer, -
Si ton âme n'est rien que l'âme d'un désert?
Ah! Qu'est-ce que le vent sans cesse ressuscite, -
Quand les mortels soleils au coeur des jours vont vite?...
Parce que l'Ombre est vive où le Désert m'attire,
C'est cette Ombre elle-même en moi que je désire!...
A la gorge me prend l'ombre qui s'intitule
Infernale où la mort de l'être entier circule!...
Tu vas seul sur la lande où le désir t'entraîne,
Assoiffé de silence et d'horizons perdus...
O jardins de la nuit, vivante clarté d'ombre,
Quand l'air se remémore un feu qui meurt en moi!...
Le silence des mots qui s'inscrivent dans l'ombre
Jette un grand soleil d'or de clarté sombre!...
Vous ne calmez vos soifs que dans les âpres soirs:
Je n'aspire qu'aux feux qui calment les espoirs!
Et je vis, ramassé dans l'ombre qu'il éclaire,
Le feu de mon cerveau roulé comme un tonnerre!...
Tu crois respirer l'Automne qui vient:
Ce n'est que la mort de ton plus grand bien!
Ne brise le vent qui te désespère:
Que serait le vent sans notre misère?...
Tout va: tout vient et tout se remémore
La force du rêve, - et bien plus encore!...
Ton désir descend le secret chemin
Où le coeur du jour se meurt dans ta main!
Corbeau fuyant sur le ciel clair:
Ton encre immense avive l'air!...
Ecoute, en laissant bien ton âme s'y plier,
La musique du vent dans l'or des peupliers!
Regarde fleurir l'eau de la rivière
Qui draine le sang de la terre entière!
Tombe l'or de l'arbre automnal:
Le sang des arbres me fait mal!
"Etoile d'or au fond des bois:
Dis-moi - sans voir - ce que tu vois!"
Le bêlement de l'Agneau triste,
En moi, - follement seul, - persiste!
J'arrache au vent qui vient, qui va, qui désespère,
Le peu qu'il restera jamais de moi sur terre!
O Printemps revenu vers moi comme une aurore,
Mais dont le souvenir dans l'Ombre me dévore!...
Victoire pour moi dans le grand désordre
Des grands arbres fous que le Vent vient mordre!
Automne!
Toutes ces feuilles d'or sur la terre endormie:
Mon coeur te ressuscite en moi, - belle Momie!
Je cours après moi comme après mon âme, -
Et n'y trouve rien, pour finir, que drame!
Frêles ailes où sombre l'âme, -
Et, de cette âme, l'Oriflamme!
Le grand Soleil des hautes rêveries
Inscrit la Mort dans l'or des pierreries!
La Douleur et la Mort sont les deux soeurs jumelles
Qui s'emparent du temps pour lui donner les ailes!
L'horizon s'agrandit quand le regard s'éprend
De ce qu'il peut rester en ton désert de grand!
Incroyable douceur d'un jour qui s'aventure
A trouver, sur le seuil de l'ombre, la nuit pure!
Détruit de l'ombre inverse à toute soif plénière
La force, et du soleil le songe, seul, qui ment!
Ce qu'on blesse sans le vouloir,
Dans l'âme, meurt, - sans le savoir.
Lumière frileuse en ce jour d'Avril:
Quel temps, du côté du Soleil, fait-il?
Je ne sais pas ce qu'il advient de moi; -
Que seulement mon coeur, de fièvre, a froid!
Qui ensemence qui, de l'âme ou de la chair?
De la source ou de l'âme ardente du désert?...
Les rives de la mort en moi se sont glacées, -
Comme la mort d'un songe au fond de mes pensées...
Comme l'ombre descend les marches du pouvoir, -
Je vais près du Silence un instant seul m'asseoir!
Pourquoi toujours trembler devant le gouffre amer, -
Si ton âme n'est rien que l'âme d'un désert?
Comme un cristal où bat le coeur de l'Univers,
Célébrer à jamais cette heure dans mes vers!
Nu comme un Océan perdu dans un désert, -
Dont il ne resterait dans l'âme que l'éclair!
Plus l' ombre en moi s'allonge et plus à chaque pas
Je m'enfonce en cela dont on ne revient pas...
Fleur nouvelle qui me regarde:
La résurrection des âmes tarde!...
Qu'importe le soleil qui brille sur ton front, -
Si d'un mal te transperce, en l'âme, l'éclair prompt!
Si pure, Soir doré, que soit ton existence,
Le Mal circule en toi, - dans le plus grand silence!
La force de l'esprit pénètre l'atmosphère -
Quand le Mal, en secret, distille son mystère
Regarde-la, Vivante, au coeur du soir fertile, -
Cette force qui rend ton âme indélébile!
La mer est là, tendre et craintive,
Comme, en ton âme d'or, l'eau vive!
Le sel des mers, le sel des jours,
Creusent le nid de nos Amours!
Recule en toi le coeur des jours
Que désespèrent les Vautours!...
Si Dieu n'existait pas au fond de ma pensée,
Mon âme ne serait par son Amour blessée!
Innombrable regard en ce Regard lui-même
Qui s'installe en notre âme ainsi qu'un diadème!
Comme un feu prisonnier des sources de la mer, -
La blessure elle-même au centre de la chair!
J'entends le temps couler dans ton âme fragile, -
Comme vers l'Océan le fleuve indélébile!...
J'arrache au temps qui tremble au fond de mon désert
Ce qu'il faut pour nourrir mon âme dans ma chair!
Le Crime, au coeur d'un monde insaturé, le Crime
De tous ces Avortons en règle avec l'Abîme!
Un coup de barre à droite; un coup de barre à gauche; -
Et c'est toujours la Mort, dans l'ombre, qui vous fauche!
S'égarent tes regards au fond des cieux blessés, -
Comme soleils en toi de songes traversés!
Et le soleil dérive au fond d'un ciel profond, -
Quand le coeur avec l'or des astres se confond!
Tu plonges dans la mer immense de la Mort, -
Toi qui ne connaîtra la vérité qu'au Port!
Qui nous faisait déjà secrètement frémir
De tous les feux précipités de l'avenir!...
Me berce l'ombre, en Ta lumière perdurable,
O Toi, qui me remplis de soif inaltérable!
Tranquillité de l'âme fière
Boire le lait de la lumière!
Le vent fuyant parmi les rires du soir clair
M'emplit de la douceur lointaine de la mer!...
Si pure, Soir doré, que soit ton existence, -
Le Mal circule en toi dans le plus grand silence!
Qu'est-ce, l' âme qui crie ainsi dans le désert ? -
Qu'est-ce, cette âme même encore sur la mer?...
Un sommeil plus profond qu'une âme sans aurore
Déserte le rivage où l'astre luit encore...
De la source des mots jaillissent des étoiles,
Quand le vent du destin souffle en ses vastes voiles!...
Et parmi le soleil qui brille à l'horizon, -
Ce feu qui prend: le feu vivant de la saison!...
Un vent tonitruant, un vent de rage folle
Déracine mon âme en ce pays glacé...
Le voilà qui s'en va par la rivière folle, -
Et le fond de la mer ruisselle de parole...
Survivre à ce qui meurt est la plus folle joie
Dont l'âme des vivants puisse être un jour la proie!
O Mensonge effrayant de certitude impure
Et d'insondable soif de Mort sur la figure!
Visage abominable! Indigne face d'ombre! -
Quand toute la lumière en ton pur gouffre sombre!
Il pleut sur l'Océan des larmes indicibles:
Quel Songe, de la mer, à fait un champ de cibles!...
Je ne suis rien que ce qui fut
L'espoir d'un devenir perdu!
Vers quelle Eternité délirante d'adieux,
T'en vas-tu, mon Amour, Te perdre dans les Cieux?...
La mortelle douceur des vagues de la mer
Ressemble aux mouvements de l'âme dans la chair...
Ecrin puissant du feu qu'étreint la certitude
Qu'il n'est soif d'astre mort que le Soleil n'élude!
Du vent soudain les prés respirent l'altitude:
De vivre, quelle soif disperse l'hiver rude?
Le petit bois profond respire de sentir
Le souffle du printemps sur lui s'appesantir!
Je marche de travers où le vent fol m'emporte
Tout droit, sans conscience en moi d'aucune sorte!...
Par la force du Songe en moi brisant le rêve,
Quelle force en ton sein désespéré s'achève?...
La marée instinctive et folle du Malheur
S'engouffre dans ton âme et te brise le coeur!
O mon Amour, parmi les Roses qui s'en vont,
Ces épines, - et ces gouttes de sang au front!
Ecris pour toi: rien dans l'espace ne perdure, -
Que les mots seulement dont l'âme est l'envergure!
L'oiseau vif, sous un ciel couleur de cendre morte,
Sent de l'hiver surgir le froid que l'ombre apporte!...
O ce temps, clair pourtant comme d'une eau de roche,
Où la douleur résonne en moi de proche en proche...
Si le soleil ne luit le jour où le jour meurt, -
Qu'importe, si ton coeur non plus n'est plus ton coeur!
Creuse en sa profondeur ce que la source vive
T'apporte jusqu'au coeur du feu qui la captive!
La Viaudière, aux purs côteaux de la mémoire,
Où l'âme s'en venait dans le silence boire!...
Sur les prés mordorés de la campagne verte
Le Malheur est entré par la fenêtre ouverte!
Tu ratisses le vent de tes feuilles légères, -
Peuplier qui respires l'or de cent manières!
Quel flot soudain s'éprend de la vie endormie; -
Et quel trouble silence endort mon accalmie ?...
Absolu, tel qu'enfin le songe l'imagine :
Cet éclat pur, ô Rose, en toi , qui t'illumine!
Mes yeux, mes pauvres yeux se vident de lumière:
De glauques qu'ils étaient, bientôt deviendront pierre!
Ton attente est en moi brûlante à ce point même
Qu'elle me rend sans fin l'âme elle-même blême!
Tu fus ce que Tu fus, pour n'être désormais
Que l'être infiniment, dans l'âme, que j'aimais!
Quand le soleil des jours emplit le coeur des nuits,
C'est toute la ténèbre, en l'âme, que je fuis!
Si Dieu n'existait pas au fond de ma pensée,
Mon âme ne serait par son Amour blessée!
La fougère à nos pieds devient miraculeuse, -
Comme l'eau caressante de la source en sa tendresse heureuse!
Plus calme en l'aujourd'hui de ce qui meurt en nous,
Ma tendresse, devant la Tienne pure, à deux genoux!
Tu viens vers moi, Beauté profonde qui m'abreuve
De la pérennité de toute chose neuve!
Nous voguons sur l'abîme avec les yeux errants
De ceux dont les regards sont d'astres dévorants!...
Feuillage vert sur un ciel bleu de roi:
Vitrail vivant dans le petit vent froid!
La limite demeure infranchissable en soi, -
Comme si le soleil, des ombres, était Roi!
Le ciel descend jusqu'à mourir
Dans le secret de ton désir!
Comme une fleur dans le désert, -
Ton âme folle à découvert!
Je m'en vais vers la Mer, innocente et fragile,
Vers la Mer, en mon âme exsangue, comme une Ile!
Dans le silence fou des Roses de l'hiver, -
Ton âme brûle ainsi qu'un brasier de fer!
La clarté se retire et l'Ombre stigmatise
L'ineffable douceur du Songe qui la brise!
L'éternité m'absorbe en son désert vivant, -
Comme souffle à travers l'âme sans fin le vent!
Comme le sang toujours qui coule dans nos veines, -
Ces douleurs qui ne sont que de lumière pleines!
L'arbre, seul, dans le champ doré de la lumière,
Exprime la douleur de la nature entière.
Je suis:
Même absent de moi-même en moi; -
Comme Désert, de l'âme, Roi!
Par la force d'un Songe en moi brisant le rêve, -
Quelle force en ton sein désespéré s'achève?...
Le songe pénétrant de l'ombre insaisissable
Plonge comme la mer vivante sur le sable...
Au fond de l'Océan des vagues interdites,
Quelle folie a pris votre âme en songe, dites?...
Chant de l'Heure! O musique éternellement Vierge, -
Et qui tremble à jamais dans l'âme - comme un cierge!
L'espace devant moi s'étend comme un navire
Qui prend le large au vent de tout ce qui respire!
La Cavale insensible au vent des Etalons
Met la mort, à courir, terrible à ses talons!
Soleil transperçant l'air et si vivace et fort
Qu'il pénètre lui-même au centre de la Mort!
Mouette morte au bord de l'eau; -
Ciel, mer et sable: quel tombeau!...
Plonge dans l'or du temps, miraculeuse Essence
Qui fait renaître en nous l'Amour en sa puissance!
(23-05-2003)
A ma Douleur
ou
les Roses de sang
Les Roses de sang qui percent Ton coeur,
Je les sens en moi battre, ô ma Douleur!
(1-05-2003)
La mer recouvre tout ce qui la dépossède
D'être vierge à l'égal des songes infinis...
Le crime, à petit feu, qui couve sous la cendre, -
Vers l'Abîme éternel fait le Soleil descendre!
La Paix! Toujours!... Dis-moi, quand viendra donc me voir
L'insaisissable Paix qui meurt avec le soir ?...
La morsure du vent dans la ténèbre claire
A fait jaillir du temps les sources de la terre
Et le Corps de la Femme a des Douceurs étranges, -
Comme, dans le secret, celle des ailes d'Ange!
Je plonge au fond de Toi comme en la Mer vivante, -
Comme la Mer vivante en l'Ame, - mon Amante!
Ta main...
Ta main, comme un Soleil, au fond de ma Mémoire,
Eclaire mon Amour d'une éternelle Gloire!
Cheveux si follement en moi de flamme ardente
Qu'ils m'étreignent le coeur comme le Ciel de Dante!
Quel effrayant destin que d'être à la merci
D'âmes qui n'ont que d'elles-mêmes le souci!
Lorsque la Voix se tait pour n'être plus qu'Absence -
Cette Absence est la Preuve aussi de Sa présence!
Quand tout ne sera plus que cendre sous les mots, -
Faire jaillir encor le Songe des sanglots!
A mon âme
La force du Silence en Toi deviendra telle
Qu'elle ne pourra plus Te rendre qu'Immortelle!
Ecrin puissant du feu qu'étreint la certitude
Qu'il n'est soif d'astre mort qu'un seul Soleil n'élude!
Ah! Si m'échappe ainsi qu'un fleuve de sa rive,
Ta soif, que reste-t-il en moi jamais qui vive?
Vers quelle éternité délirante d'adieux
Mon Amour s'en va-t-il se perdre dans les Cieux?
J'arrache au temps qui va, qui vient, qui désespère,
Le peu qu'il restera jamais de moi sur terre.
La vigueur de l'esprit dans la rigueur de l'air
Fait résonner l'espace ainsi qu'un buccin clair!
La victime du sang des rires qu'on égorge
Au soleil fait le bruit d'une éternelle forge!
La Clarté se retire et l'Ombre stigmatise
L'ineffable Douceur du Songe qui la brise!
Dans le froid, dans le vent, dans l'amertume folle, -
Toute l'âme à saisir en elle la Parole!
Je m'en vais...
Je m'en vais vers la Mer inconstante et fidèle, -
Comme si ne pouvait la Mort se passer d'elle!
Le Paysage calme au profond de l'Absence
Ressuscite l'éclat secret de la Présence!
O folie! O tristesse inexprimable à voir!
O soleil qui se meurt de vivre jusqu'au soir!
Fougère et chardon bleu se mêlent
Dans un frisson de clarté frêle!...
La Clarté se retire et l'Ombre stigmatise
L'ineffable Douceur du Songe qui la brise!...
O Lumière! O Tendresse! O transparence pure!
O Visage immortel qu'un Songe transfigure!
Dis-moi! L'ombre vivante de ton regard s'égare
A poursuivre le feu qui de ton coeur s'empare!...
Il n'est plus rien en moi de moi qui ressuscite; -
Le souvenir des jours m'emporte dans sa fuite!...
Ce que Ton coeur de chair a pu battre pour moi
De milliards de fois dans ta poitrine close!...
Le soleil glisse au bord des nuages fragiles; -
Le grand silence écoute en moi dormir le vent!...
La Nuit trempe ses yeux dans l'Océan des Larmes
De ce Coeur qu'entreprend le rire des alarmes!
J'accuse le soleil, cette forfaiture,
D'illuminer le monde entier sans ta figure!
DANTE
Qui sait ce que je sais, devrait relire Dante:
Il n'est pas d'autre Enfer ici qui ne me hante!
IL EST UN MOT...
Il est un mot qu'on ne prononce, tant il rime
Avec ce qu'il y a de pire dans l'abîme!
REGARDE L'OMBRE...
Regarde l'ombre; et vois quel est au ciel ton signe; -
Et la place de l'âme en ton regard insigne!
Le voilà qui s'en va par la rivière folle, -
Et le fond de la mer ruisselle de parole...
Ce flot qui vient de loin, du plus lointain Désert, -
Pour engloutir en lui les Forces de la Mer!...
La Nuit trempe ses yeux dans l'Océan des larmes
Dece coeur qu'entreprend le rire des alarmes!
A Jean -Claude Coiffard
La douceur de ce jour vers toi qui s'achemine
Te remplit l'âme encor d'une splendeur divine!
(8-11-2004, 11h)
Par-delà le Désert qui te regarde vivre; -
Ce songe qui t'attire où tu ne le peux suivre!
Je ne désire rien de Toi que Ta Présence; -
Il n'est pire souffrance en moi que Ton Absence!
(Noël 2001)
Au-delà du flot pur d'un Ciel qui te regarde, -
Vivre et survivre ainsi qu'un grand soleil qui tarde!
(14-12-2004)
Le Ciel se lève sur tes jours, -
Comme le feu de tes Amours!
Ton regard m'a cherché des yeux dans la tourmente; -
Comme cherche le Coeur le Coeur de son Amante!
Je Te cherche partout, - comme dans un miroir
Où je ne rêve rien que seulement Te voir!
(Vignes Jeudi 16-12-2004, 3heures)